mardi 27 mars 2012

Leçon d'équitation

J'ai eu l'occasion de prendre une leçon avec Marie-Amandine Gouello, jeune cavalière de dressage et plus particulièrement d'équitation ibérique. Ayant déjà un fantastique parcours équestre c'est une enseignante de grande qualité, accessible et pédagogue. 

 Pour cette leçon je montais Maestro, cheval portugais d'une dizaine d'années. Cheval au dressage déjà très avancé maitrisant tous les exercices de haute école. Cheval de spectacle avec un caractère doux, amical mais tout de même affirmé. Je le montais pour la deuxième fois. 

 La leçon s'est surtout articulée autour de moi. Mon envie première était que l'on se concentre d'avantage sur moi, sur mes défauts, que je puisse travailler par la suite sur des points précis. Restée longtemps à pied, mon corps doit réapprendre à être en selle, à se délier, à se mouvoir dans le bon sens pour mon bien être et pour celui du cheval. Le travail de la position est le fondement même d'une bonne équitation et il semblait donc évident d'axer ce cours en ce sens. 

 La séance s'est articulée selon les étapes suivantes: 

 - La détente en longe (caveçon aux trois allures) Avant de commencer mon heure de cours, j'ai au préalable détendu Maestro au manège. Le but étant simplement de le délier et de l'échauffer. Je n'ai vraiment que lancer la machine en lui laissant la possibilité de s'exprimer tout son content! Une quinzaine de minutes puis je suis partie harnacher la bête.  

- La détente (ou comment décontracter son cheval, le mettre dans le mouvement en avant et parvenir à une cadence exemplaire aux trois allures) Nous avons commencé  par une détente aux trois allures. L'objectif étant d'avoir un cheval qui engage avec un contact moelleux en bouche. Durant cette première étape nous avons effectuer de nombreux changements de mains, des cercles, des voltes pour commencer les prémices des assouplissements. Il fallait avoir un cheval disponible peu importe la main à laquelle on était. Nous avons aussi travaillé sur des variations légères dans l'allure sans viser le rassembler ou l'allongement mais juste un délié. Au trot le tout était d'avoir un cheval dans une allure légère et posée sans oublier l'engagement. Au galop il en allait de même. Maestro a une légère tendance à prendre la main de manière gentille, il accélère graduellement. Il fallait donc réussir à l'inviter à se mettre dans une allure de travail avec une disponibilité maximum.  

- Les déplacements (épaules en dedans et sessions) Au vue de mes faiblesses physiques nous avons travailler ses exercices au trot pour que j'ai déjà une bonne impulsion. Il est plus facile d'engager ses exercices au trot qu'au pas. D'ailleurs il est plus aisé de voir les qualités d'une bonne épaule en dedans ou autre au pas, l'exercice demandant d'avantage d'engagement de la part du cheval et du cavalier dans le sens ou le cheval se portera plus volontiers dans un trot qu'un pas soutenu ou on lui demande en plus un effort physique. Je manque cruellement de force dans le mollet il est donc difficile d'appréhender la chose de manière fluide et détendue! J'avais d'avantage tendance à me crisper d’où une négligence de l'indépendance des aides. Et oui il est assez compliqué de gérer son buste, de rester au dessus de sa selle tout en indiquant la direction à prendre, conserver un contact moelleux et garder une jambe efficace.... Autant dire que les débuts furent laborieux! Heureusement les foulées magiques nous font positiver! Bref je suis loin de travailler dans la finesse et l'esthétisme. C'est encore grossier et décousu mais l'idée est là! 

 - Le travail au galop ( s'assoir dans sa selle, conserver la décontraction et prémices des changements de pied). Mon défaut majeur au galop est de ne pas bien m'assoir dans ma selle, je n'accompagne pas suffisamment le mouvement du cheval du coup je crispe les genoux, mes jambes ne sont pas détendues le long du cheval et les points de pied affolent! Un cercle vicieux. Qu'il est frustrant de ne pas maitriser complètement son propre corps. A force de concentration, j'ai pu améliorer ce point et donc aborder gentiment les changements de pied sur la diagonale. Conserver l'allure, rassembler le cheval et changer ses aides à point nommer et de façon claire pour obtenir un beau changement de pied fluide et sans heurt. Maestro en cheval aguerri à vite compris ce que l'on travaillait et la difficulté était de ne pas le laisser me voler ce changement par anticipation. Il m'en a sorti de très corrects! 

Nous avons terminé la séance la dessus. le tout était de garder à l'esprit:" se contenter de peu, récompenser beaucoup". La séance a été ponctué de nombreuses pauses d'une part pour la récupération du cheval et dans mon cas SURTOUT du cavalier! Le fil conducteur était une attention constante à ma position, mes attitudes, mes aides. 

J'en ressort des points essentiels à travailler:  

- Conserver un contact léger 
- Garder des poignets souples et mobiles sans les casser et les contracter 
- Desserrer les genoux et se servir de mon bas de jambe tout en veillant à mes pointes de pied baladeuses! 
- Tenir mon haut du corps et se servir de mon dos
 - La position de mes aides dans diverses exercices 
- RESPIRER! 

Autant dire de nombreux points noirs sur lesquels il est difficile de rester attentif et constant dans leur globalité. On a tendance à se focaliser sur un point plutôt que sur l'ensemble. Le corps ne suit pas forcément, les contractures se ressentent, les compensations se font par automatisme... L'effort est à la fois physique et psychique c'est une fatigue saine pour le corps et l'esprit. Une heure intense et riche qui a mis en exergue mes défauts mais également mes qualités. L'équitation est un sport, un art ou l'on se doit de faire preuve d'abnégation, de modestie, d'investissement et de volonté! Il est bon de se dire que tout n'est pas perdu et que subsiste une base qui ne demande qu'à être travaillée et modelée!